INTRODUCTION
Le but de cet article et bien d’autres séries de réflexion du même ordre qui vont suivre dans nos prochaines publications, vise à élever le niveau de nos débats sur la pratique de l’action publique en facilitant une meilleure compréhension et adhésion des populations à la gestion des choses publiques (Res publica). Ce premier article vise à dénoncer la pratique patrimonialiste des Projets au détriment des résultats recherchés et des objectifs à atteindre.
La gestion des Projets, en tant qu’outil essentiel pour atteindre des objectifs, se trouve souvent confrontée à la pratique du patrimonialisme : concilier l’impératif de résultats à court terme avec cette pratique entretenue par un héritage socio-culturel profondément ancré dans notre société, est le cœur de ce débat. Cette réflexion explore les enjeux de cette difficile conciliation et propose des pistes de réflexion pour une gestion de Projets plus durable et inclusive.
Défi du patrimonialisme
Le patrimonialisme s’entend dans ce contexte comme la tendance à privilégier les intérêts d’une élite ou d’un groupe au détriment du bien commun, a laissé des traces profondes dans les structures et les mentalités. Cet héritage se manifeste par :
• Une faible appropriation des Projets par les populations locales : Les Projets sont souvent conçus et mis en œuvre « pour » les populations plutôt qu’« avec » elles, limitant ainsi leurs impacts à long terme.
• Une corruption endémique : Les détournements de fonds et les conflits d’intérêts freinent la réalisation des objectifs fixés et minent la confiance des bailleurs de fonds.
• Une faible coordination entre les acteurs : L’absence de cohérence entre les différentes initiatives nuit à l’efficacité de l’action publique.
Les obligations de résultats et les implications diverses des principaux acteurs sont les meilleurs catalyseurs pour la réussite de ces Projets.
En cherchant à promouvoir une gestion de Projets plus inclusive et durable, il importe de
privilégier les obligations de résultats au détriment de la préservation du patrimoine socio-culturel. Par conséquent, il est nécessaire de :
• Renforcer la participation des populations locales, en impliquant les communautés dès la conception des Projets. On favorise par ce biais leur appropriation et on augmente leurs chances de succès.
• Lutter contre la corruption : La mise en place de mécanismes de transparence et de contrôle est essentielle pour garantir une utilisation efficace des ressources publiques.
• Privilégier les Projets à long terme : Il faut privilégier les Projets qui contribuent au développement durable et qui renforcent les capacités locales.
• Mesurer l’impact des Projets de manière globale : Les indicateurs de performance doivent prendre en compte non seulement les aspects économiques, mais aussi les aspects sociaux et environnementaux.
• Favoriser les partenariats public-privé : Le secteur privé peut apporter des compétences et des ressources complémentaires à l’action publique.
CONCLUSION
La gestion de Projets en Centrafrique est un enjeu complexe qui nécessite une approche globale et multidisciplinaire. En mettant en avant les obligations des résultats, il est possible de construire un avenir plus juste et plus prospère pour tous les Centrafricains. Le respect de la population cible et du bien commun reste une alternative pour atténuer les obstacles d’une gestion risquée.